La transparence est toujours la meilleure intelligence et donner aux gens l'intégralité de l'information de façon factuelle et neutre est une approche seine pour la démocratie. Tout ceci pour vous dire que rien n'est manichéen, et que la construction européenne n'a certes pas été faite par des gens au passé totalement lisse. De même, la période charnière de la naissance de l'Europe en pleine Guerre Froide traduit parfois un comportement malheureusement pas totalement désintéressé de chacun des pôles d'affrontement qui tenaillaient l'Europe.
L'important est pour l'Europe de tracer sa troisième route, indépendante des Etats Unis et de la Russie, et de considérer ses deux grandes puissances de manière identique et impartiale.
ADENAUER Konrad (1876 - 1967)
Né le 5 janvier 1876 à Cologne, dans une famille de la petite bourgeoisie catholique, il devient, après des études de droit, avocat, puis magistrat. Conseiller municipal de Cologne en 1906, il devient maire en 1917, et réélu en 1929. Élu à la Chambre haute de Prusse et au Landtag de la Province rhénane en 1928, démocrate et chrétien, il s'oppose à la montée du nazisme. Destitué dès 1933, il est emprisonné en 1934 puis en 1944. Rétabli maire par les Américains en mars 1945, puis démis en octobre par les Britanniques, il devient président du Conseil parlementaire constituant en 1948, avant d'être nommé chancelier fédéral le 15 septembre 1949, année où il prend la direction de l'Union chrétienne démocrate (CDU), qu'il a contribué à créer. Disposant, après les élections de 1953, de la majorité absolue au Parlement, il reste à la Chancellerie jusqu'à sa démission, le 10 octobre 1963. Le rapprochement franco-allemand amorcé en juillet 1958, et le traité de l'Elysée (30 janvier 63) sont dus à l'entente entre de Gaulle et lui-même, bien que le Bundestag en ait limité la portée par un protocole additionnel. Agé de 87 ans, celui qu’on surnomme Der Alte (« Le vieil homme »), démissionne peu après et meurt le 19 avril 1967 à Rhöndorf.
Une citation fameuse de Konrad ADENAUER: "L'Histoire est la somme totale de ce qui aurait pu être évité".
DE COUDENHOVE-KELEGI Richard (1894 - 1972)
Né le 16 novembre 1894 à Tokyo au Japon et mort le 27 juillet 1972 à Schruns en Autriche, est un homme politique, essayiste, historien et philosophe d'origine austro-hongroise par son père et japonaise par sa mère.
C’est en 1922 que le comte Richard de Coudenhove-Kalergi publie son célèbre ouvrage: Pan Europa, un projet. L’aristocrate austro-hongrois, reprenant à son compte les analyses du haut fonctionnaire français Louis Loucheur, constate que les guerres modernes exigent des capacités industrielles gigantesques. A contrario, il est donc possible d’éviter un conflit entre grandes puissances en plaçant leurs ressources sous une autorité commune. On peut espérer prévenir une nouvelle guerre entre l’Allemagne et la France en plaçant le charbon allemand et l’acier français sous le contrôle d’une autorité binationale.
Poursuivant son raisonnement, cette fois en intégrant les réflexions de Giovanni Agnelli sur le fédéralisme européen comme antidote aux nationalismes revanchards, Coudenhove-Kalergi propose d’aller plus loin en créant des États-Unis d’Europe sur le modèle américain. Dans son esprit, il s’agit aussi de fonder une Europe-puissance, apte à contrebalancer les nouveaux blocs que sont les Etats Unis d'Amérique, l’URSS et l’Empire britannique. Son Europe va donc de la France à la Pologne.
En 1926, Coudenhove-Kalergi créé une association, l’Union paneuropéenne, qui tient congrès à Vienne avec plus de 2 000 participants. Son projet est celui d’une coopération pacifique entre États souverains. Il s’oppose à la vision fasciste d’une Europe intégrée par la force où les régions ethniques seraient exaltées et les États-nations détruits. Il emporte le soutien d’une kyrielle d’intellectuels comme Guillaume Apollinaire, Albert Einstein, Sigmund Freud, Thomas Mann, José Ortega y Gasset, Pablo Picasso, Rainer Maria Rilke, Saint John Perse, etc.
DE GASPERI Alcide (1881 - 1954)
Il est né le 3 avril 1881 à Pieve Tesino, dans l'actuelle province autonome de Trente, dans la région du Trentin-Haut-Adige, alors faisant partie de l'empire austro-hongrois, et mort le 19 août 1954 à Sella di Valsugana (Italie), est un homme politique italien.
De 1945 à 1953, Alcide de Gasperi, président du Conseil italien et ministre des affaires étrangères, forgea la politique intérieure et étrangère de son pays dans les années d’après-guerre. Président du Conseil de 1945 à 1953, soit huit mandats, il est considéré comme l'un des Pères de l'Europe
À maintes reprises, il promut des initiatives en faveur de l'intégration de l’Europe occidentale, travaillant à la réalisation du plan Marshall et établissant des relations économiques étroites avec les autres pays d’Europe, en particulier avec la France. En effet, il initia à partir de 1950 une collaboration forte avec Robert Schuman pour la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier.
HALLSTEIN Walter (1901 - 1982)
Né à Mayence le 17 novembre 1901, il fit des études de droit et de sciences politiques à Bonn, Munich et Berlin. Il obtint en 1925 son doctorat en droit et après avoir été fait professeur en 1929, il le restera jusqu’en 1941, à l’Université de Rostock et ensuite à l’Université de Francfort sur le Main (1941-1944), où il était également directeur de l’Institut de droit comparé et de droit économique.
Walter HALLSTEIN n'était pas à proprement parlé membre du Parti national-socialiste ni du Sturmabteilung. Il était en revanche, à l'instar de beaucoup d'autres juristes allemands, membre de diverses organisations professionnelles prises en mains par le régime nazi. Il est reconnu pour avoir gardé ses distances avec les nazis, dont il rejetait l'idéologie mais des documents semblent néanmoins prouver une « proximité » avec le pouvoir du IIIème Reich.
Lettre de W. Hallstein adressé à Hitler lui sollicitant son aide, et intégrant le salut nazi |
En 1941, des officiers nazis se sont opposés à sa nomination comme professeur de droit à l'université de Francfort, mais sa candidature fut soutenue par les autres professeurs et universitaires et il devint finalement recteur de la faculté en 1946.
Walter Hallstein, premier président de la Commission européenne de 1958 à 1967, fut un Européen engagé et un fervent défenseur de l’intégration européenne, mais il a été la principale source de tension lors de la présentation de propositions sur le développement des ressources agricoles propres des Communautés sans passer par les Etats membres. Cela constituera en 1965 le point de départ de la politique de la "chaise vide" du Général de Gaulle. L'attitude de la France, qui préside le Conseil jusqu'au 30 juin 1965, exacerbe de ce fait les désaccords latents entre les conceptions de la Commission Hallstein et celles du Conseil des ministres.
Supranationaliste acharné du temps où le chancelier Adenauer soutenait, au contraire, le plan Fouchet, projet français pour l'Europe, Charles de Gaulle écrit de Walter Hallstein: ""Walter Hallstein (...) épouse ardemment la thèse du super-Etat et emploie toute son habile activité à obtenir que la Communauté en prenne le caractère et la figure. Mais, le voyant, le revoyant attentif à son action, je pense que si Walter Hallstein est, à sa manière, un Européen sincère, c'est parce qu'il est d'abord un Allemand ambitieux pour sa patrie. Car dans l'Europe telle qu'il la voudrait, il y a le cadre où son pays pourrait gratuitement, retrouver la respectabilité et l'égalité des droits que la frénésie et la défaite d'Hitler lui ont fait perdre".
Supranationaliste acharné du temps où le chancelier Adenauer soutenait, au contraire, le plan Fouchet, projet français pour l'Europe, Charles de Gaulle écrit de Walter Hallstein: ""Walter Hallstein (...) épouse ardemment la thèse du super-Etat et emploie toute son habile activité à obtenir que la Communauté en prenne le caractère et la figure. Mais, le voyant, le revoyant attentif à son action, je pense que si Walter Hallstein est, à sa manière, un Européen sincère, c'est parce qu'il est d'abord un Allemand ambitieux pour sa patrie. Car dans l'Europe telle qu'il la voudrait, il y a le cadre où son pays pourrait gratuitement, retrouver la respectabilité et l'égalité des droits que la frénésie et la défaite d'Hitler lui ont fait perdre".
MONNET Jean (1888 - 1988)
Né le 9 novembre 1888 à Cognac (Charente) dans une famille de négociants, il est chargé d'organiser, pendant la Première Guerre, l'approvisionnement des armées et devient, en 1919, secrétaire général adjoint à la Société des nations (SDN) qu'il quitte en 1923. Après une carrière de financier international, en 1939 il préside le Comité de coordination de l'effort de guerre allié, il est membre du Conseil anglo-américain de production d'armement aux Etats-Unis (1940-1943). A la demande de Roosevelt, il va à Alger pour conseiller Giraud, et lui inspire le discours démocratique du 14 mars 1943 et joue un rôle important dans l'arrivée de De Gaulle. Commissaire à l'Armement du CFLN, il négocie en 1944 les accords de prêts-bails avec les Etats-Unis. Il est le premier Commissaire au Plan (1947-1952) avec le souhait de moderniser la France.
Jean Monnet travaille en secret sur un projet de mise en commun du charbon et de l’acier, principales sources d'une possible industrie de guerre. Au printemps 1950, il propose son projet à Robert Schuman, celui-ci après s’être assuré de l’accord du chancelier Konrad Adenauer, fait le 9 mai 1950, une déclaration solennelle pour inviter tous les pays intéressés à poser « les premières bases concrètes d’une fédération européenne ». Le traité de Paris de 1951, entérine la création de la Haute Autorité, l’Assemblée des Six, une Cour de Justice qui veille au respect du Traité, et un Conseil de Ministres qui assure l'harmonisation des politiques des États membres. C’est la préfiguration d'une Fédération européenne.
Chargé, dès 1950, d'élaborer le traité de la Communauté du Charbon et de l'Acier, il est président de la Haute-Autorité de la CECA (1952-1954).
Jean Monet fonda en 1955, après sa démission de la Haute Autorité, le Comité d'Action pour les Etats-Unis d'Europe qu'il présida jusqu'en 1975. Le Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe groupait les forces syndicales et politiques des six pays représentant les deux tiers des électeurs de la Communauté. Les partis et syndicats communistes n’ont pas été invités du fait de leur hostilité à l’idée même d’intégration européenne ; les gaullistes français n’étaient pas non plus présents.
En 1955, il crée et préside le Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe. Au nom de la paix et de l'efficacité, il prône pour l'Europe le dépassement des Etats-nations et la formation d'une Europe fédérale. A la fin de ses "Mémoires" il évoque même la constitution d'un ensemble atlantique unifié, les Etats-Unis et l'Europe étant fondés sur les mêmes valeurs pense-t-il. Il meurt le 16 mars 1979, et les cendres du "père de l'Europe" sont transférées au Panthéon le 9 novembre 1988.
MARJOLIN Robert (1911 – 1986)
A la fin de 1945, il seconde Jean Monnet dans la rédaction du Plan pour la modernisation et l'équipement économique de la métropole et des territoires d'outre-mer. Robert Marjolin, nommé Commissaire général adjoint du Plan, participera à ce Plan mis en place lors du décret le 3 Janvier 1946 et signé par le gouvernement provisoire de la France.
Au cours de la seconde guerre mondiale, il élabore le contour d'une alliance européenne autour du charbon et de l'acier. Se souciant de la suprématie écrasante de que sera la Russie à la sortie de la guerre, il souhaitait une intervention des Etat-Unis dans les affaires européenne. En 1945, il est l’adjoint de Jean Monnet au plan, avant de devenir secrétaire général de l’OECE (Organisation européenne de coopération économique) de 1948 jusqu’au début 1955. Il travaille ensuite au cabinet du socialiste Christian Pineau, ministre des affaires étrangères, et enseigne l'économie à l'université de Nancy. Au cabinet, il joue un rôle important dans la négociation du Traité de Rome signé le 25 mars 1957 créant la CEE (Communauté économique européenne).
Entre 1958 et 1967, il est le premier français à occuper le poste de vice-président de la Commission européenne, en tant que commissaire européen chargé de l’économie et des finances.
En 1962, avec Robert Triffin, économiste belgo-américain membre d’un think tank alors influent, le Conseil des relations étrangères (CFR) de New York, et conseiller économique du Comité d’action pour les États-Unis d’Europe de Jean Monnet, il élabore un programme d'action pour le deuxième étage de la Communauté économique européenne. Ce programme se proposait de réformer le traité de Rome dans le sens d'interprétation maximaliste de l'article 108, ouvrant la voie à la réalisation d'une Union économique et monétaire. Marjolin a également présenté des projets d'adaptation à l'échelle européenne de la planification française, sous l'appellation de "politique économique à moyen terme".
N'étant pas soutenu par le gouvernement français, il quitte la Commission européenne en 1967, pour être remplacé par Raymond Barre.
SCHUMAN Robert (1886 - 1963)
Jean-Baptiste Nicolas Robert Schuman, né le 29 juin 1886 à Luxembourg (Luxembourg) et mort le 4 septembre 1963 à Scy-Chazelles (Moselle), est un homme d'État français. Ministre sous la Troisième et la Quatrième République, notamment des Affaires étrangères, puis président du Conseil des ministres à deux reprises, Schuman exerça par ailleurs les fonctions de président du Parlement européen.
Après l'offensive allemande du 10 mai 1940, Robert Schuman estime dès le 12 juin qu'il « faut mettre bas les armes ». Le 16 juin 1940, il est confirmé à son poste de sous-secrétaire d'État et fait ainsi partie du premier gouvernement Pétain. Le 10 juillet 1940, à la différence de quatre-vingt héros, il participe à la suppression de la République et vote pour les « pleins pouvoirs » au maréchal Pétain au Casino de Vichy, ce qui ne l'empêche pas d'être évincé du gouvernement par Laval.
À la Libération, le ministre de la Guerre, André Diethelm, exige que « soit vidé sur-le-champ ce produit de Vichy » en parlant de Schuman. Cette qualification vient de son vote du 10 juillet 1940 et comme « ex-ministre de Pétain ». Son vote des pleins pouvoirs à Pétain le met sous le coup de l'inéligibilité automatique prévue par l'ordonnance du 21 avril 1944 et, comme ancien ministre de Pétain, il est frappé « d’indignité nationale ».
Soucieux de reprendre des responsabilités politiques, il finit par écrire au général de Gaulle, le 24 juillet 1945, pour lui demander de revenir sur cette décision. Des alliés de Schuman interviennent auprès du chef du gouvernement provisoire pour appuyer cette demande. Charles de Gaulle décide que l'affaire soit classée. La commission de la Haute Cour prononce un non-lieu en sa faveur, le 15 septembre 1945, et Robert Schuman reprend sa carrière dans la politique français.
Son ami Jean Monnet lui fait part de l'urgente nécessité pour la France de se faire un allié de l'Allemagne et rédige un projet destiné à initier une fédération européenne. Robert Schuman concrétise l’initiative en proposant par sa déclaration du 9 mai 1950, de placer la production franco-allemande du charbon et de l’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. Le plan Schuman entraîne la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui est à l'origine de l'actuelle Union européenne.
C'est en ce 9 mai, que tous les ans le « Jour de l'Europe » commémore ce qui constitue, selon Jacques Delors, le geste le plus important de ces dernières décennies.
Dans le cadre de son implication dans la construction européenne, Robert Schumann a des contacts avec le Comité américain pour une Europe unie à partir du début des années 1950 jusqu'en 1960. Robert Schuman accepte notamment, en 1951, de participer à une réunion de promotion organisée aux États-Unis par le Comité américain afin de convaincre l'élite américaine de soutenir le fédéralisme européen.
Il est président du Mouvement européen de 1955 à 1961 et il est, de 1958 à 1960, le premier président du Parlement européen, lequel lui décerne, à la fin de son mandat, le titre de « Père de l'Europe ». En 1958, il est lauréat du Prix International Charlemagne.
Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de la construction européenne avec Jean Monnet.
SCHUMANN Maurice (1911 - 1998)
Né à Paris le 11 avril 1911, il est journaliste à l'agence Havas et dans la mouvance démocrate-chrétienne, il collabore à L'Aube et à Temps présent. Rallié au général de Gaulle (1940), il est porte-parole de la France libre ("Les Français parlent aux Français"), puis rejoint le front de Normandie en août 44.
Cofondateur du MRP, il en assure la présidence de 1945 à 1949. Elu député du Nord en 1945, régulièrement réélu jusqu'en 1973 (MRP, puis apparenté gaulliste à partir de 1967), il est secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (1951-1954). Il se rallie à la Ve République, ministre de l'Aménagement du territoire (avril 1962), il quitte le gouvernement avec tous les ministres MRP en mai. Il y revient (ministre d'Etat chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales en 1967, ministre des Affaires sociales en 1968). Européen convaincu, il est ministre des Affaires étrangères de Pompidou (69-73). Rallié au RPR, il est sénateur du Nord depuis 1974. Il est Compagnon de la Libération et membre de l'Académie française. Il meurt le 9 février 1998.
Cofondateur du MRP, il en assure la présidence de 1945 à 1949. Elu député du Nord en 1945, régulièrement réélu jusqu'en 1973 (MRP, puis apparenté gaulliste à partir de 1967), il est secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (1951-1954). Il se rallie à la Ve République, ministre de l'Aménagement du territoire (avril 1962), il quitte le gouvernement avec tous les ministres MRP en mai. Il y revient (ministre d'Etat chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales en 1967, ministre des Affaires sociales en 1968). Européen convaincu, il est ministre des Affaires étrangères de Pompidou (69-73). Rallié au RPR, il est sénateur du Nord depuis 1974. Il est Compagnon de la Libération et membre de l'Académie française. Il meurt le 9 février 1998.
Maurice Schumann vote non au référendum portant sur le traité de Maastricht (1992) qu'il analyse comme une régression sociale.
Né à Schaerbeek le 25 janvier 1891 et mort à Bruxelles le 31 juillet 1972, est un homme d'État belge. Son père est poète, dramaturge et futur académicien. Sa mère est la fille du tribun politique Paul Janson; elle sera la première femme à entrer au Parlement belge. Très attiré par la politique, il s'inscrit au parti socialiste. Ses idées sont considérées dans son mouvement comme extrémistes, proches des positions communistes. Il crée L'Action socialiste et fait notamment une campagne contre la guerre en 1928 à la tête des Jeunes Gardes socialistes.
Il occupe d'importantes fonctions sur le plan national et international : il est plusieurs fois ministre dans des gouvernements belges de 1936 à 1964, notamment ministre des Affaires étrangères et Premier ministre ; durant la guerre, il est membre du gouvernement belge en exil à Londres, dont le Premier ministre est Hubert Pierlot, qui dirige l'effort de guerre économique et militaire des Belges libres, avec des combattants en Europe et en Afrique dans l'air et sur terre.
Paul-Henri Spaak signe avec le baron Jean-Charles Snoy et d'Oppuers le traité de Rome le 25 mars 1957. Paul-Henri Spaak défend et fait adopter par le parlement belge les traités du Benelux, de l'OTAN, du Conseil de l'Europe, de la CECA, de la CED, de la CEE et de l'Euratom. Son rôle dans la relance de l'intégration européenne à la conférence de Messine en 1955 est déterminant. Grâce à son engagement dans la construction européenne, Paul-Henri Spaak est considéré comme l'un des « Pères de l'Europe ». Le bâtiment abritant l'hémicycle principal du Secrétariat Général du Parlement européen à Bruxelles porte d'ailleurs son nom. En 1957, il est lauréat du Prix International Charlemagne.
En conséquence de quoi, il nous apparaît essentiel de donner la pleine et entière lumière sur le passé de chacun des Pères de l'Europe, et de ne pas occulter certains moments "désagréables" ou nauséabonds, sous prétexte d'éviter de salir la mémoire d'une personnalité. Une biographie doit s'appréhender dans son ensemble en toute neutralité, d'ou chacun pourra en tirer sa propre opinion.
Le plus important est de comprendre dans son ensemble les forces en jeux, et d'en appréhender toute la subtilité: entre gaullisme, vichysme, fascisme, communisme, les concepts sont souvent bien plus subtiles qu'il n'y parait à première lecture, et leurs définitions même évoluent à travers l'histoire.
Conclusion
Il est important de rappeler aux lecteurs ces différents faits historiques et de bien comprendre la situation politique de l'Europe d'après-guerre. Les Pères fondateurs de l'Europe ont tous eu un parcours politique pendant la seconde guerre mondiale, et certains ont décidé de fuir le nazisme et le fascisme alors que d'autres ont tenter de vivre avec... suivant une certaine proximité malheureuse.En conséquence de quoi, il nous apparaît essentiel de donner la pleine et entière lumière sur le passé de chacun des Pères de l'Europe, et de ne pas occulter certains moments "désagréables" ou nauséabonds, sous prétexte d'éviter de salir la mémoire d'une personnalité. Une biographie doit s'appréhender dans son ensemble en toute neutralité, d'ou chacun pourra en tirer sa propre opinion.
Le plus important est de comprendre dans son ensemble les forces en jeux, et d'en appréhender toute la subtilité: entre gaullisme, vichysme, fascisme, communisme, les concepts sont souvent bien plus subtiles qu'il n'y parait à première lecture, et leurs définitions même évoluent à travers l'histoire.
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