Le nucléaire a toujours été en France un sujet à éternelle polémique bien loin d’une source consensuelle de fierté nationale, sans cesse tiraillé entre la nécessité d’indépendance énergétique du pays voulu par le général de Gaulle, et les risques écologiques potentiels. L’exemple de l’industrie nucléaire française de quatrième génération, dont nous détaillerons ici l’histoire dans un contexte de guerre informationnel constant, est malheureusement doublé d’une incapacité récurrente de vision stratégique à long terme. Dans un contexte économique mondial tendu où l’autonomie énergétique est un facteur clef de survie pour la France, il semble important d’étudier le comportement des dirigeants dans leur logique de non prise de risque (évitement décisionnel) ainsi que l’absence de volonté d’accroissement de puissance par le secteur énergétique.
Les risques nucléaires apparaissent aussi bien au niveau du fonctionnement des centrales actuellement en production, qu’en aval de la chaine dans le (re)-traitement des déchets résultant de la combustion de l’uranium enrichi utilisé dans ces mêmes centrales. Heureusement pour la France, la technologie utilisée dans les 58 tranches des centrales nucléaires est consistant technologiquement, ce qui rend plus aisé et efficient la maintenance de ces réacteurs dits de seconde génération. La troisième génération sensée remplacer le parc actuel est très bien connu du public puisqu’il fait régulièrement polémique dans les médias pour ses nombreux retards et dépassements budgétaires : il s’agit du fameux EPR de Flamanville, qui devait initialement être opérationnel en 2012 et qui ne démarrera finalement qu’en 2022 en raison de la détection de soudures défectueuses dans sa conception. Moins connu, la quatrième génération fait appel à une technologie bien différente et souffre elle-même de polémiques sur la sécurité et l’exploitation de ce type de centrale : il s’agit dans son dernier épisode du projet ASTRID, arrêté par le gouvernement d’Edouard Philippe en Août 2019 dans la plus grande discrétion de l’été médiatique.
Cette technologie de quatrième génération devait venir en succession du parc nucléaire français actuel et de la troisième génération des EPR largement en retard dans le calendrier de mise en production. Dans cet article, nous allons revenir sur cette filière « à part », en faisant un bref rappel historique de son évolution, puis nous décrirons son traitement informationnel. Nous étudierons les mécanismes cognitifs impliqués dans ces sujets relatifs au nucléaire et conclurons sur la nature possible des attaques informationnelles qui pourraient être utilisées en influence ou contre-influence.
Rappel historique de Rapsodie à Superphénix
Dans le cadre du remplacement programmé de son parc nucléaire actuel, la France a initié son premier réacteur à neutrons rapides (RNR: Rapid Neutron Reactor) avec le programme RAPSODIE (puissance nominale de 40 MW). Il a été mis en exploitation en 1966. Contrairement aux réacteurs de seconde et troisième génération, il s’agit en effet de neutrons rapides dont le réacteur est refroidi au moyen de sodium liquide. Malheureusement, le sodium possède le double inconvénient d’exploser au contact de l’eau et de s’enflammer au contact de l’air, ce qui le rend dangereux et difficile à gérer dans un contexte industriel. Par conséquent, il doit être isolé de l’air et de l’eau pour une utilisation sans risque. Les opérations d’exploitation de RAPSODIE ont été interrompues suite à l’explosion d’un réservoir de sodium en cours de lavage le 31 Mars 1994. La ligne de défense du CEA a principalement été de démontrer, par les visites de l’autorité de sureté nucléaire, que les risques étaient sous contrôle ; des arguments purement scientifiques ont été systématisés, une communication basée sur des faits scientifiques a été employée et des analyses du risque « réel » livrées au public. RAPSODIE était une version expérimentale de RNR au sodium et ces incidents (fuites de sodium notamment) ont largement été repris par les groupes écologistes de l’époque en arguant sur la non-maîtrise de cette technologie.
Suivant Rapsodie, le CEA a initié le projet Phenix qui a fonctionné de 1973 à 2010 et qui fournissait une puissance de 250 MW. Cette version de RNR représentait la version de démonstration par rapport au prototype Rapsodie. Ce réacteur a été exploité de 1974 à 2009 par le CEA. Une procédure de démantèlement est actuellement en cours.
Après Rapsodie et Phénix, qui ont permis la mise au point de la filière à neutrons rapides refroidis au sodium, est lancé en 1977 le projet Superphénix. Il s'agit d'un projet (peut-être trop) ambitieux, puisqu'il fait passer, sans étape intermédiaire, du prototype de 250 MW (Phénix) au réacteur de taille industriel (1.200 MW). Superphénix démarre à Creys-Malville le 7 septembre 1985 et atteint sa pleine puissance en décembre 1986. Malheureusement, une suite innombrable d'arrêts techniques et administratifs ne permettra au réacteur que de fonctionner 50 mois en cumulé sur une période allant de 1985 à 1999.
Entreprise et Decouverte EDF Centrale de Creys-Malville ©EDF Sophie BRANDSTROM - 2019 |
Plusieurs requêtes des opposants au nucléaire auprès du Conseil d’Etat s’inscriront dans une stratégie systématique d’obstruction et de harcèlement juridique permanent que la centrale a connu dès les premiers actes administratifs de sa création, et qu’elle connaîtra jusqu’à sa mise à l’arrêt définitif. Cette stratégie d’encerclement médiatico-judiciaire a été à l’origine de longues immobilisations administratives et d’attentes d’autorisations.
Pendant les onze années entre la mise en service de la centrale et son arrêt définitif fin décembre 1996, la durée cumulée de ces immobilisations administratives imposées, et non justifiées pour des raisons techniques ou de sûreté, a été de 54 mois, soit quatre ans et demi, ou encore 41% du temps !
Ces « arrêts » ont bien évidemment été présentés par les anti-nucléaires comme des « pannes », accréditant l’idée communément et complaisamment répandue par les médias d’une centrale qui n’a jamais « correctement fonctionnée », peu fiable et peu sûre, et qu’il convenait en conséquence d’arrêter impérativement.
Douze années après son démarrage, le gouvernement socialiste de Lionel Jospin tranche et décide de l'arrêt définitif du surgénérateur le 19 juin 1997, afin d'honorer un accord électoral avec le parti des Verts. L’encerclement cognitif sur le plan médiatique et juridique, conjugué à des manœuvres électoralistes des politiques, ont eu raison d’un projet technologique !
La bataille informationnelle dans les médias
Outre la disparition d'un outil précieux pour l'étude de l'incinération des déchets nucléaires, cet arrêt est un gâchis économique : les assemblages de combustible en place ne sont presque pas irradiés et un deuxième cœur, neuf, a déjà été approvisionné. Les responsables syndicaux sont mêmes présents pour demander une prolongation de trois ans de l’activité afin de permettre la combustion totale du cœur nouvellement chargé.
Alors que des médias comme Huffington Post, sous la plume de Corinne Lepage (ancienne ministre de l'Environnement puis députée européenne), qualifie les programmes Phénix et Superphénix de « superbe échec de la technologie nucléaire », l’article mélange les différentes technologies du nucléaires (EPR, fusion et RNR), met l’accent sur une incertitude technologique (c’est pourtant le but des réacteurs de recherches et les projets d’innovation technologique), l’aspect de gabegie financière et la lutte contre le réchauffement climatique, alors même que l’industrie nucléaire est actuellement de plus en plus présentée comme l’énergie la plus bas-carbone qui soit et donc la seule à pouvoir décarboner rapidement l’industrie mondiale!
Le cas Superphénix a même fait l’objet d’une étude textométrique du traitement médiatique réalisé une fois l’arrêt définitif de la centrale décidé, et son démantèlement acté. Les prémices de l’échec de ce projet sont décrites dans l’article du site espacetemps.net comme prenant racine dans :
- Une géolocalisation d’un bâtiment nucléaire expérimental dans un site rural magnifique
- Une décision unilatérale des élus nationaux sans concertation préalable avec les élus locaux et la population résidente
- La mort d’un manifestant écologiste en juillet 1977 (Vital Michalon)
L’argument scientifique de la filière à neutrons rapides
Même si d'un point de vue de la communication, on parle de la surgénération comme d'une avancée, il faut savoir que ce procédé existe depuis l'origine du nucléaire dans les années 50. Les réacteurs à neutrons rapides (RNR) peuvent fonctionner avec de l'uranium enrichi, mais ils s'avèrent encore plus performant s'ils sont alimentés avec du plutonium qui, en neutrons rapides, fournit plus de neutrons par fission que l'uranium 235. Avec un mélange d'uranium naturel et de plutonium, enrobé d'une couche d'uranium enrichi 238, on produit plus de plutonium que l'on en consomme. On dit alors qu'il est "surgénérateur". De plus, ce type de réacteur permet de brûler bien plus d'uranium que le 1% brûlé dans les centrales actuellement en service.
D'un point de vu plus global, ce choix technologique de réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium s'explique par plusieurs raisons ayant leurs multiples avantages techniques.
La première est que les réacteurs à neutrons rapides peuvent utiliser sans limitation tout le plutonium produit par le parc actuel des réacteurs à eau légère ou par eux-mêmes, ce qui permet d’assurer une gestion rationnelle et pérenne du plutonium, justifiant ainsi pleinement son statut de matière énergétique valorisée.
La deuxième est qu’ils peuvent brûler tout type d’uranium. En permettant de valoriser la totalité de l’uranium extrait du sol, ils multiplient par un facteur proche de 100 l’énergie que l’on peut extraire d’une masse donnée d’uranium naturel. Avec l’uranium appauvri présent sur le territoire français et le plutonium issu du combustible usé des centrales actuelles, les systèmes de quatrième génération à neutrons rapides pourraient fonctionner pendant plusieurs milliers d’années en se passant totalement d’uranium naturel, ce qui limiterait considérablement le risque de prolifération, et limiterait la dépendance en approvisionnement de l’uranium brut.
Enfin, ils offrent la possibilité de transformer les actinides mineurs tels que l’américium, déchets de haute activité à vie longue, en éléments à vie plus courte. Cette transformation, appelée transmutation, permettrait de réduire l’émission de chaleur et la radiotoxicité intrinsèque à long terme des déchets ultimes.
Le projet ASTRID et la démonstration de l’importance de la filière des RNR
ASTRID (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) est un projet français de prototype de réacteur rapide refroidi au sodium, porté par le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) sur le site nucléaire de Marcoule.
Vue générale du site de Marcoule |
ASTRID est un prototype d'une puissance intermédiaire de 600 mégawatts électriques, contre 250 MW électriques pour Phénix ou 1.240 MW pour Superphénix. Celui-ci a pour but non seulement de produire de l'électricité mais aussi d'évaluer la capacité des réacteurs à neutrons rapides à éliminer les isotopes du plutonium. Cette trajectoire a été considérée par les Verts comme conforme à l'accord qu'ils avaient passé avec le PS, où « tout nouveau projet concernant le nucléaire ne serait pas lancé ». Pour éviter cette discussion avec EELV, François Hollande a considéré que cet accord avait été signé antérieurement à son élection, par Nicolas Sarkozy, et qu'il ne s'agissait donc pas d'un « nouveau projet ».
Dans son article publié le 29 Aout 2019, le journal "Le Monde" explique l'abandon en cours du projet Astrid par son coût élevé - estimé entre 5 et 10 milliards d'euros -, dans un contexte de prix de l'uranium relativement bas et de ressources abondantes, et par « une absence d'appui politique ». Alors que de nombreux journaux relatent de manière neutre, comme La Tribune ou Les Echos, invoquant un problème budgétaire lié au coût total estimé, les sites anti-nucléaires ressortent les arguments habituels utilisés par ceux qui souhaitent voir disparaitre la filière nucléaire française au profit des énergies nouvelles renouvelables (ENR). D’autres médias soulignent quant à eux la mise en danger de l’industrie nucléaire française, et la remise en cause de la capacité espérée de « boucler la boucle » de la production d’énergie grâce à la surgénération. Enfin, on abandonne également tout espoir concernant l’incinération des actinides les plus dangereux, ce qui relance ainsi le débat sur la valorisation des déchets nucléaires actuellement produits et le débat sur leur stockage.
Appréhension du « risque réel » et du « risque perçu »
Quelles que soient les activités industrielles qu’entreprend la société, le risque, et la façon dont il est perçu, sont des considérations essentielles que doivent prendre en compte les gouvernements mais aussi l’industrie et les consommateurs. La société n’accepte pas un risque au vu d’une évaluation scientifique mais en fonction de la perception qu’elle a de ce risque et des avantages de l’activité en question. Le public assimile la gestion des déchets radioactifs et des déchets dangereux à des activités à haut risque comparées à bien d’autres activités industrielles (l'accident de l'usine Lubrizol classée Seveso est le dernier exemple en date en France) dont les incidents/accidents sont malheureusement en constante augmentation.
Le peu d’enthousiasme que manifeste le public pour la construction de centrales (et notamment la poursuite des travaux de recherche sur la quatrième génération de réacteur) tient pour une part importante à la production des déchets radioactifs pendant la durée de vie des installations et au fait que l’industrie est ressentie comme étant actuellement incapable de les gérer. Cet argument est donc clef pour convaincre la population de la poursuite du projet ASTRID, puisque les RNR ont pour bénéfice principal la réutilisation du combustible usagé des réacteurs nucléaires actuels et la transmutation des actinides les plus dangereux !
Nous utiliserons ici le terme de « risque » ou l’expression « risque réel » dans leurs définitions scientifiques. On a ainsi une définition objective et quantitative du risque adaptée aux calculs techniques et, en particulier, aux évaluations permettant de comparer le détriment potentiel pour l’environnement, la population autochtone et les conséquences économiques. Toutefois, cette définition ne donne pas une idée du niveau de risque que peuvent ressentir les individus concernés et que l’on appelle alors « risque perçu » et qui ne correspond donc en rien à une évaluation rationnelle de ce risque.
Le « risque réel » est une donnée scientifique objective calculée à partir du produit de deux valeurs :
- Une probabilité d’occurrence (ex : fréquence estimée de réalisation de l’événement par an)
- Une donnée indiquant la conséquence si le risque se réalise (ex : nombre de décès par événement réel)
La façon dont la perception du risque par les parties prenantes est reconnue affecte le niveau de confiance qu’elles accordent aux promoteurs du projet et à leurs représentants élus. Un problème supplémentaire dans le cas des centrales nucléaires est le fait que les parties prenantes n’ont pas toujours suffisamment d’expérience pour pouvoir juger si les critères de sûreté sont acceptables en particulier lorsqu’ils sont présentés sous forme de risque chiffré. La perception du risque est définie dans ce rapport comme l’évaluation subjective de la probabilité et des conséquences d’un type donné d’accident.
Une étude historique (Slovic, 1987) comparait la perception du risque associé à différentes activités sociales à travers une analyse des réponses obtenues auprès de différents groupes d’Américains. Ses résultats sont présentés à la figure A4.1. Sur cette figure, le « risque appréhendé » se caractérise, lorsqu’il est élevé, par la perception d’une absence de maîtrise, la peur, la possibilité d’une catastrophe, des conséquences mortelles ou une répartition inéquitable des risques et des avantages. Les armes et l’énergie nucléaires obtiennent les scores les plus élevés pour les caractéristiques qui correspondent à ce facteur. De son côté, un « risque inconnu » élevé se caractérise par le fait que les dangers sont jugés non observables, inconnus, nouveaux ou produisant des dommages à retardement. Les technologies chimiques obtiennent des scores particulièrement élevés concernant ce facteur. Plus l’on se déplace vers la droite et le haut de la figure, plus le sujet est considéré comme délicat pour le public. Tout événement survenant dans le cadre de ces activités bénéficiera d’une immense couverture médiatique. La perception du risque par le public est fortement liée à la position qu’occupe ce danger sur l’axe des risques appréhendés. Plus le risque est redouté et plus le public exige de le voir réduit et, dans ce but, strictement réglementé. Les experts, au contraire, ne pensent pas en termes de risque appréhendé ou inconnu. Pour eux le risque se mesure en une mortalité annuelle prévue et leur modèle empirique est entièrement basé sur cette logique statistique. D’où des conflits entre les spécialistes et le public qui définissent ce concept de risque de manière totalement différente.
D’après Slovic, l’idée que les déchets radioactifs et dangereux présentent un risque élevé s’explique de la manière suivante :
"Avec le développement rapide des technologies chimiques et nucléaires est apparue la possibilité de provoquer des événements catastrophiques qui de surcroît durent longtemps."Slovic souligne aussi que les mécanismes sur lesquels reposent ces technologies complexes sont mal connus et incompréhensibles pour une majorité de personnes.
Pour bien des gens, l’énergie nucléaire est une technologie complexe d’accès difficile. Nombreux sont aussi ceux qui pensent, à tort, que les centrales nucléaires peuvent exploser comme des armes nucléaires. On voit souvent ce type d’arguments sur les sites anti-nucléaires. Les résultats de divers sondages d’opinion révèlent aussi que l’avenir de l’énergie nucléaire repose sur la gestion des déchets radioactifs, et notamment sur leur stockage dans des conditions qui puissent être acceptées par le public. À l’heure actuelle, le risque que présente la gestion des déchets radioactifs est perçu comme élevé.
Comment changer le « risque perçu » ?
Chaque intervenant du domaine du nucléaire étant rangé dans un diagramme selon son score de compétence et de crédibilité, on obtient le graphique ci-dessous, où apparaît nettement la position des intervenants (extrait du Baromètre IRSN 2018 sur la perception des risques et de la sécurité par les Français). Sur la diagonale sont positionnés ceux qui sont jugés à un niveau de compétence et de crédibilité comparables. En dessous de la diagonale, ceux que le public juge plus compétents que crédibles et, au-dessus, ceux à qui on accorde plus de crédibilité que de compétence. On en déduit les éléments structurants du levier informationnel qui peut être utilisé ou l’est actuellement : les médecins, les associations écologistes et le CNRS représentent les populations avec le plus fort taux de crédibilité et de confiance de la population. Ils représentent donc des vecteurs importants de conviction pour influencer ou contre influencer la population, et permettre ainsi de faire adhérer ou a contrario faire barrage à un projet nucléarisant.
Conclusion
L’expérience technologique de la France dans le domaine des RNR est forte (Rapsodie, Phénix, Superphénix) et d’autres pays comme la Russie ou le Japon ont eux aussi ce type de réacteurs à l’étude ou en fonctionnement. Certes plusieurs verrous technologiques existent, notamment pour sécuriser le sodium utilisé pour refroidir le réacteur ; mais les sites écologistes ont focalisé leur communication sur les dangers de cette surgénération en omettant les énormes avantages d’une baisse des déchets radioactifs produits. Ils ont également fait levier sur la méconnaissance profonde du grand public dans les différentes technologies nucléaires et l'analyse du danger potentiel y afférant. Confrontés aux coups de frein politiques issus d’alliances ponctuelles entre parti politique au pouvoir et groupes écologistes, les scientifiques du CEA (recherche et développement) ainsi que le futur exploitant (EDF) s’enferment dans une dialectique scientifique absconse pour le grand public et ne réussissent pas à contrer les arguments de base des activistes bien rompus à l’exercice médiatique.
Le manque de vision stratégique du pouvoir politique est le principal frein à la capacité de la France et de l’Europe à projeter sa puissance et à assurer son indépendance énergétique. Une fois la stratégie établie, il faut à tout prix éviter l’écueil passé de la décision politique abrupte imposée aux élus locaux et aux populations résidentes. Cela passe par une stratégie informationnelle appropriée envers la population et l’utilisation de levier adéquat pour la convaincre du bien-fondé de la décision. Cela passe par la prise en compte de la notion de « risque perçu » par la majorité de la population, et sa difficile et subtile transition vers le « risque réel ». Cette transition ne peut passer que par un plan informationnel adéquat, des vecteurs informationnels subtilement choisis et enfin des acteurs référents ayant une bonne crédibilité médiatique auprès du public.
Sources :
https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/16/astrid-le-nouveau-reacteur-francais-a-5-milliards-d-euros_4557985_3234.html
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/15/climat-se-priver-du-nucleaire-est-irresponsable_5383702_3232.html
https://www.asn.fr/sites/rapports-exploitants-ecs-2012/CEA/CADARACHE/ECS-CEA-CADARACHE-RAPSODIE.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ph%C3%A9nix_(r%C3%A9acteur)
https://www.irsn.fr/fr/connaissances/installations_nucleaires/demantelement/demantelement-france-centrales-installations-nucleaires-edf-recherche-militaire/pages/demantelement-reacteur-phenix-superphenix-neutrons-rapides.aspx
https://www.greenpeace.fr/montpellier/nucleaire-rassemblement-contre-le-projet-astrid-nimes-15-fevrier-2013/
https://www.sortirdunucleaire.org/Bonne-nouvelle-la-France-abandonne-le-projet-de
https://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/reacteur-nucleaire-4eme-generation-astrid_b_1649449.html
http://www.cea.fr/comprendre/Pages/energies/nucleaire/astrid-option-quatrieme-generation.aspx
https://www.oecd-nea.org/ndd/pubs/2010/6351-dechets-perspective.pdf
http://www.sfen.org/rgn/energie-carbone
https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/nucleaire/atouts/emissions-de-co-sub-2-sub
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/une-tribune-publiee-dans-le-monde-date-du-16-novembre-2018/
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/auteur-attaque-au-lance-roquettes-contre-centrale-creys-malville-isere-est-mort-1232909.html
Romain J. Garcier et Yves-François Le Lay, « Déconstruire Superphénix. », EspacesTemps.net, Travaux, 2015 | Mis en ligne le 17 février 2015, URL : https://www.espacestemps.net/articles/deconstruire-superphenix/
https://infoguerre.fr/2019/10/polemique-continuelle-concernant-nucleaire-de-quatrieme-generation/
https://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/wp-content/uploads/2017/08/2017-08-11_FLASHARIA_localite_JFM_Vfinale.pdf
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